Le château de Martainville présente un parcours permanent à travers les différentes salles du château et ses extérieurs.
La salle des gardes était la salle commune du château, c’est dans cette pièce autour de la cheminée que le seigneur recevait, donnait à manger, rendait la justice. C’est en quelque sorte là que se passait une partie de la vie du village. Les meubles les plus anciens du château ont été rassemblés dans cette pièce comme la chaire et le banc tournis du 15ème siècle.
Cette salle dont l’aménagement est fait en collaboration avec une association, l’Espace Musical, est consacrée aux différents patrimoines liés à la musique en Haute-Normandie :
– la facture instrumentale, très active dans l’Eure et en Seine-Maritime où l’on dénombre une quarantaine de facteurs et luthiers qui fabriquent ou restaurent les instruments de musique à cordes et à vent,
– la facture amateur et l’auto construction d’instruments de musique,
– la musique traditionnelle collectée en Haute-Normandie et restituée par les groupes de musique et danse populaires ou folkloriques,
– les harmonies et les fanfares,
– les représentations d’instruments de musique sur le mobilier, dans la sculpture, sur les vitraux…
La cuisine est restée à son emplacement d’origine, elle se présente aujourd’hui, comme elle pouvait être à la fin du XIXe siècle. Au centre trône l’énorme cheminée dans laquelle on pouvait faire cuire un bœuf à la broche. Le feu y était entretenu en permanence car tout était cuit à l’âtre.
C’est à la cuisine, sur la grande table, que prenaient leur repas, les personnels de service du château. C’est là que l’on préparait le pain comme en témoigne le pétrin.
Quand on quitte la période de la Renaissance, pour entrer dans le style Louis XIII on aborde un monde différent. On passe de la profusion du décor antique à la rigueur du XVIIe siècle. Le Style Louis XIII a été pratiqué de la fin du règne d’Henri IV au règne de Louis XIV, de 1594 à 1680 environ, voire plus encore, car, en province, on constate un décalage chronologique avec Paris.
Durant cette période, le coffre va laisser la place à l’armoire à quatre portes et deux tiroirs qui résultent en réalité de l’empilement de deux coffres et d’un troisième meuble comportant des tiroirs. Mais on note aussi l’apparition, à cette époque, des premières armoires à deux battants.
Cette pièce devait être, au XVIe siècle et même plus tard, une chambre pour des invités de marque. Peut-être, est-ce ici ou dans la chambre du seigneur que dormit Henry IV lors de son passage à la poursuite du Duc de Parme en 1592.
C’est une des seules pièces à avoir conservé en partie ses boiseries du XVIIIe siècle.
Malheureusement l’aménagement XVIIIe de cette salle est incomplet. Les Prussiens qui ont occupé le château en 1870 auraient brûlé les lambris pour se chauffer. Dans cette pièce on remarquera deux coffres de mariage du XVIIe siècle qui sortent du même atelier ainsi qu’une tapisserie brodée du XVIIe siècle sur le thème du « Bon Pasteur » et une imposante armoire à quatre portes provenant du château d’Yville-sur-Seine près de Duclair.
Le rapport qu’avaient nos ancêtres au costume est totalement différent de celui que nous avons avec lui aujourd’hui. Le linge et les vêtements sont mentionnés dans les inventaires au même titre que les terres, les meubles et les bijoux. Ils se transmettent d’une génération à l’autre.
Les tissus sont achetés chez le mercier du village, à un colporteur ou à un tisserand local et on donne le vêtement à faire, sur mesure, à un tailleur ou à une couturière.
Le vêtement est donc onéreux et doit durer une dizaine d’années pour un vêtement du dimanche et moitié moins pour le vêtement de tous les jours.
Même si les rendements en céréales n’avaient rien à voir dans le passé avec ceux d’aujourd’hui, une ferme de 25 hectares nécessitait des granges de grandes dimensions pour conserver le grain et la paille.
La paille pouvait être stockée en partie basse et le grain dans le grenier au-dessus. Grâce aux portes monumentales on entrait les charrettes dans la grange pour les décharger.
Au XIXe siècle et jusqu’à la première moitié du XXe siècle, sur les petites fermes, les cultures étaient conduites en assolement triennal avec une alternance de céréales, légumineuses et jachère.
Les céréales cultivées étaient principalement le blé pour la consommation humaine, l’avoine pour les chevaux et l’orge pour l’alimentation humaine et animale. Avant la mécanisation, on battait les céréales l’hiver, en grange, au fléau, sur une aire à battre que l’on n’a pas localisée.
Les légumineuses consistaient en pois, trèfles et servaient essentiellement à l’alimentation animale.
On ignore où était le four à pain du château à l’origine. Une fois le système défensif désaffecté, il a été installé dans une tour à l’écart du château pour limiter les risques d’incendie. Ce four servait à cuire le pain pour l’ensemble du domaine. Construite en brique, noyée dans le torchis, la butte du four recevait les fagots de bois que l’on faisait brûler. Ensuite, avec un racloir, on enlevait la braise, que l’on récupérait pour les chaufferettes et on nettoyait le four avec une vadrouille, sorte de serpillière emmanchée sur un long manche.
Puis avec la pelle à pain en bois, on enfournait les pâtons préalablement pétris à la main, dans le pétrin et mis à pousser dans des bannetons.
En moins d’une heure les grosses miches de pain étaient cuites et il ne restait plus qu’à les manger ce qui ne tardait pas car il y a un siècle, la consommation du pain était la base de l’alimentation.
Même si les rendements en céréales n’avaient rien à voir dans le passé avec ceux d’aujourd’hui, une ferme de 25 hectares nécessitait des granges de grandes dimensions pour conserver le grain et la paille.
La paille pouvait être stockée en partie basse et le grain dans le grenier au-dessus. Grâce aux portes monumentales on entrait les charrettes dans la grange pour les décharger.
Au XIXe siècle et jusqu’à la première moitié du XXe siècle, sur les petites fermes, les cultures étaient conduites en assolement triennal avec une alternance de céréales, légumineuses et jachère.
Les céréales cultivées étaient principalement le blé pour la consommation humaine, l’avoine pour les chevaux et l’orge pour l’alimentation humaine et animale. Avant la mécanisation, on battait les céréales l’hiver, en grange, au fléau, sur une aire à battre que l’on n’a pas localisée.
Les légumineuses consistaient en pois, trèfles et servaient essentiellement à l’alimentation animale.
Une très importante mare entourait autrefois le colombier. Elle était l’exutoire naturel des eaux pluviales et comme dans toutes les fermes, servait à de multiples usages, l’eau du puits étant réservée à l’alimentation humaine. C’est dans cette mare que s’abreuvait le bétail. C’est aussi le plus souvent avec cette eau que se faisait la lessive bi-annuelle. Des poissons comme des carpes pouvaient peupler la mare pour fournir de la nourriture pour les jours de jeûne.
L’aménagement des lieux, avec des anneaux fixés sur les murs, une rigole au centre du bâtiment pour évacuer les déjections animales et des mangeoires au mur, aujourd’hui démontées, ainsi que les portes ouvrant à demi-battant prouvent que ces locaux ont servi d’écurie au XXe siècle.
Il est probable que cette affectation est beaucoup plus ancienne. L’inventaire de 1757 détaille les chevaux : « deux chevaux de carrosse, l’un de quatre, l’autre de cinq ans et deux cavales (2 juments) hors d’âge ainsi qu’un cheval alezan » soit en tout cinq chevaux.
Il précise aussi que dans un autre bâtiment servant d’écurie, 7 chevaux de harnais, 2 cavales de selles, 2 chevaux de carrosse et deux autres chevaux sont dénombrés. La sellerie était à proximité immédiate des chevaux et l’inventaire de 1757 détaille pour Martainville 6 harnais dont 2 de ville avec leurs plaques dorées, 4 de campagne ainsi que les brides nécessaires à l’attelage.
Le palefrenier dormait dans l’écurie pour pouvoir intervenir rapidement ce que nous apprend l’inventaire de 1757 qui précise que l’écurie renferme « un châlit garni d’une paillasse, un vieux matelas et des draps ».
Conçue dès l’origine comme le complément naturel du château, la ferme, ancien fief de la famille de Floques s’étendait sur 25 hectares ce qui correspondait à une surface largement supérieure aux autres exploitations à l’époque.
La ferme devait par ses revenus couvrir les dépenses de fonctionnement du château et assurer l’approvisionnement du seigneur et de sa maisonnée.
Les bâtiments disposés autour de la cour, fermée de murs accessible par deux porches voûtés et ceinturés de tourelle, étaient de grande taille pour tenir compte de l’importance de l’exploitation. Étables, granges, pressoirs, puits, mare, écurie et colombier ainsi que le logement du fermier sont évoqués dans un manuscrit de 1545.
Il semble que l’habitation du fermier n’ait pas changé de place à travers le temps même si elle a été certainement modifiée dans sa forme. Il n’est pas certain qu’elle ait été pourvue d’un étage dès son origine.
Il est également possible qu’ait existé un mur entre le château et la ferme. Ceci permettait de délimiter clairement la partie résidentielle de la partie ferme comme dans beaucoup de manoirs et châteaux au XVIe siècle même si le seigneur aimait à montrer l’activité de la ferme pour prouver son opulence.
Attesté au XVIe siècle à Martainville, le terme d’ « estables » recouvre indistinctement ce que nous appelons les étables à bovins et les écuries à chevaux. Il semble que les bovins aient été plutôt logés dans les communs Sud c’est-à-dire à gauche du pigeonnier et les chevaux au Nord c’est-à-dire à droite.
Un aménagement encore visible dans le mur du commun Sud montre des ouvertures multiples rebouchées par des briques. Ceci pourrait correspondre à l’étable à bovins proprement dite.
Combien de bestiaux y avait il dans l’exploitation ? Un inventaire de 1757 qui détaille l’ensemble des possessions de la famille de Martainville établit à 24, soit 16 vaches, 1 taureau, 2 génisses et 5 veaux, le nombre de bovins dans l’exploitation, ainsi que 155 bêtes à laine. La plupart passaient l’hiver au pré comme il est habituel en Normandie, l’étable n’étant utilisée que pour les mises-bas, le sevrage des veaux ou les animaux malades.
Attesté dans l’inventaire de 1545 et figuré sur les plans terriers et les miniatures du XVIIIe siècle, le puits est fondamental pour la vie du château et de la ferme. Il fournit l’eau potable. Creusé dans la craie jusqu’à atteindre la nappe phréatique, 28 mètres sous le niveau du sol, il est équipé d’un treuil, d’un seau et d’une corde et est entouré d’une margelle.
Le tout est enfermé dans une cage en bois à la façon des puits du Pays de Bray.
Attribut du pouvoir seigneurial, le colombier trône au milieu de la cour faisant pendant au château. La taille du colombier était fonction de l’étendue de l’exploitation pour éviter, en théorie, que les pigeons n’aillent prendre leur nourriture sur les terres d’autrui.
Le colombier de Martainville contient 1500 trous de boulins abritant chacune un couple de pigeons. On considére qu’environ deux-tiers des boulins étaient utilisés en même temps. C’est donc environ 2000 pigeons qui nichaient dans le colombier. Le seigneur tirait du colombier une part de nourriture fort prisée à l’époque : les pigeons et les œufs de pigeons. La fiente de pigeon, la colombine, servait à amender les terres du seigneur ou était revendue aux paysans pour cet usage.
Toutefois, les dégâts causés dans les cultures par ces armées de volatiles étaient tels que le droit de colombier vient en tête des privilèges dont les cahiers de doléances demandent l’abolition aux Etats Généraux de 1789. Ce qui sera fait la nuit du 4 Août.